Dens l’encastra de la campanha presentem tanben òme o fèmna qu’aven influenciat l’istòria politica de nòstre et del mond!
Uèi lo Emile Digeon cara emblematica de la comuna de Norbona. Que’vs balhem ua refrencia de liber a legir!
Emile Digeon – 1822-1894
Itinéraire singulier d’un Communard (Paul Tirand chez L’Harmattan)
Cet ouvrage tout récemment paru nous éclaire d’un jour différent sur la réalité de la diversité des courants dans le mouvement socialiste en Occitanie (actuel sud de la France), et sur ses liens tant structurels qu’affectifs avec l’Europe prolétarienne en ébullition du milieu du XIXe siècle à l’avant-guerre mondiale de 1914.
Emile Digeon, figure emblématique de la « Comuna de Narbona » (Commune de Narbonne), par sa vie mouvementée, témoigne de la diversité de l’élan socialiste à travers ses nombreux contacts dans les diverses composantes d’un large mouvement « républicain » progressiste, Guesdistes, Blanquistes, Proudhoniens, Bakouninistes, Marxistes…Cet exposé nous aide à mieux comprendre l’évolution actuelle de ce qu’il est convenu d’appeler la Gauche, en y incluant les libertaires, trop souvent classés dans la marge malgré l’Histoire.
L’auteur, Paul Tirand, afin de nous exposer la dure réalité révolutionnaire de cette période, aura dû puiser dans les archives de la Police, du Ministère des Affaires Étrangères (Nantes et Paris), de l’Institut international d’Histoire sociale d’Amsterdam, et des archives de Majorque, entre autres. À travers un parcours tumultueux, homme d’affaire, socialiste, et enfin, anarchiste, Emile Digeon côtoie de grands noms de cette époque dont nombre de figures de la République, des arts, et de la Révolution socialiste. On y retrouve le syndicaliste aveyronnais Emile Pouget, sorte de fils spirituel de Digeon, Louise Michel, présente durant la majeure partie de l’engagement de Digeon au côté du Peuple en effervescence, et très proche de Digeon. Cet ouvrage nous révèle une réalité méconnue des grands noms républicains et socialistes dont sont baptisées maintes artères, et places du Languedoc comme de la Catalogne du Nord, mais aussi de l’ensemble de l’hexagone. Les Gambetta, Clemenceau, Marcou, Agniel, Ferroul, Limouzy, Raynal , Frichou, Arago, Thiers, Marty, apparaissent avec qualités et défauts dans un contexte qui rappelle étrangement la situation politico sociale présente…Mais bien évidemment ce livre n’oublie pas les sans noms du peuple qui font les révolutions, mais leurs leaders de l’époque, les Kropotkine, Pouget, Bakounine, marquent dans la vie et l’évolution de Digeon. Il ne fréquente pas que les politiques, Georges Sand et Frédéric Chopin seront ses hôtes à Palma de Majorque. Il fréquente assidûment aussi certains cercles de réflexion à caractère laïque dont il n’hésitera pas à critiquer vigoureusement à la fin de sa vie leur reprochant de n’avoir que les mêmes ambitions de pouvoir des autorités politiques ou religieuses en place. Est-ce que les choses ont changé depuis ?…
Cette grande personnalité du mouvement socialiste anti-autoritaire, à travers ce document, nous offre l’éclairage nécessaire à une vision moins restrictive de l’histoire du « mouvement ouvrier », à laquelle nous condamnent trop souvent les esprits dogmatiques qui règnent trop souvent, tant dans la mouvance léniniste, que dans celle qui se veut anarchiste. Le Jacobinisme véhiculé à travers le monde et les diverses obédiences se réclamant du Peuple en prend un sérieux coup. La conscience éclairée de Digeon, notamment les liens entre les groupes militants de part et d’autre des Pyrénées, lui permettait d’affirmer, bien avant tout le monde, qu’après l’échec du « mouvement des Communes », si le Socialisme devait être mis en pratique, ce serait en Catalogne ou en Aragon. Ce fut les deux, pour un temps, les trahisons furent pratiquement les mêmes…
À la simple lecture de ce récit de l’historique socialiste, de l’engagement honnête et total de certains hommes et femmes face au compromissions, voir à la lâcheté de beaucoup, il apparaît évident que le noir et le rouge sont indissociables dans le projet socialiste au-delà des théories tronquées, et véhiculées par nombre de groupes se réclamant tant du marxisme que de l’anarchisme et à qui le sectarisme permet d’exister.
Lisez cet ouvrage, et peut-être partagerons-nous l’idée que l’avenir peut se construire par les exploités eux-mêmes, libérés du conditionnement des mensonges historiques. Merci à Monsieur Paul Tirand.
En faisant des recherches sur Internet je suis tombé par hasard sur le commentaire concernant mon ouvrage sur Emile Digeon. Effectuer des recherches sur ce personnage méconnu (mais n’est-ce pas voulu?) fut pour moi une véritable passion que je suis très heureux de vous avoir fait partager.
Si vous y avez convenance, je pourrai vous en dire davantage à l’occasion d’un eréunion ou conférence
Amitiés
Paul TIRAND